Etude de l’implication du récepteur des androgènes dans les réponses neuroendocrines et comportementales chez le mâle, par une approche de mutagénèse conditionnelle
La testostérone (T) joue un rôle essentiel dans la différenciation sexuelle périnatale et l’activation adulte de nombreux circuits du système nerveux (SN). Dans le SN, elle peut soit agir directement via le récepteur des androgènes (AR) soit activer indirectement les récepteurs des oestrogènes (ER) après son aromatisation en oestradiol. L’importance relative de ces deux voies de signalisation dans les effets de la T reste controversée. Nous avons généré des souris invalidées pour l’AR dans le SN en utilisant le système de mutagenèse conditionnelle Cre-loxP. Ces mutants conditionnels ont un tractus urogénital complet et sont fertiles, mais ont des taux circulants de T et de LH très élevés, mettant en évidence le rôle de l’AR dans le rétrocontrôle négatif de l’axe gonadotrope. La motivation (latence du comportement copulatoire) et la performance sexuelles (durée de l’accouplement, activité érectile), ainsi que le comportement agressif sont affectés. Ces altérations se manifestent malgré une préférence olfactive et une activation neuronale normales après exposition à des phéromones femelles. A des niveaux équivalents en T (castration et supplémentation de T), les différences de phénotype entre mâles contrôles et mutants sont plus importantes (Raskin et al., 2009). Des études sont en cours afin d’évaluer l’implication de l’AR dans l’expérience sexuelle et la différenciation sexuelle du système spinal innervant les muscles du périnée. Ce modèle murin représente une opportunité inédite pour étudier le rôle de l’AR dans la différenciation sexuelle du SN par la T.
Mots-Clés : testostérone, système nerveux, récepteur des androgènes, mutagenèse conditionnelle, neuroendocrinologie, comportement sexuel, agression, olfaction, érection.
Présentée le 24 juin 2010.
Laboratoire où a été préparée la thèse :“Physiologie et Pathologie du système nerveux central”, équipe “génétique moléculaire, neurophysiologie et comportement” – UMR7224 CNRS, INSERM U952- Université Pierre et Marie Curie.
Nom du directeur de thèse: Sakina Mhaouty-Kodja