Implication de Ghreline/Obestatine, deux peptides issus du même précurseur, dans le contrôle de la sécrétion d’hormone de croissance et du comportement alimentaire
Dans cette thèse nous nous sommes intéressés aux relations entre ghreline (GHR) d’une part et sécrétion d’hormone de croissance (GH) et prise alimentaire (PA) d’autre part. Nous avons montré : a) que la sécrétion de GHR est rythmique ; b) que les pics de GHR, peu corrélés avec ceux de GH, sont en relation étroite avec les épisodes de PA. Néanmoins, un antagoniste du récepteur GHSR1a montre que la GHR endogène modulerait l’amplitude du pic de GH et que ses effets sur la PA mettraient en jeu soit le GHSR1a dans des états d’activation différente soit des récepteurs différents ; c) que les taux de GHR dépendent plus de l’état nutritionnel que de la masse grasse et seraient régulés par des facteurs présents dans l’intestin. Une dérégulation de ces derniers pourrait participer au développement de l’obésité ; d) que chez l’anorexique (AN) le polymorphisme Leu72Met présente un déséquilibre de transmission qui est plus marqué chez l’AN boulimique que chez l’AN restrictive.
Les expériences que nous avons conduites au cours de ce travail de thèse avaient pour but :
– De rechercher le rôle de la ghreline endogène dans la régulation de deux fonctions étroitement liées, la fonction somatotrope et le comportement alimentaire.
– D’évaluer en retour si ces deux fonctions influencent la libération de ghreline.
– De rechercher si la vulnérabilité de certains sujets vis-à-vis de l’anorexie pouvait être associée à la présence de polymorphismes dans le gène de la ghreline.
Les principaux résultats que nous avons obtenus montrent que :
– La sécrétion de ghreline ainsi que celle d’obestatine, un peptide issu du même précurseur, sont rythmiques.
– Les sécrétions de ghreline et de GH sont peu corrélées alors que les pics de ghreline sont plus en relation avec les épisodes de prise alimentaire. Néanmoins, la ghreline endogène jouerait bien un rôle dans la modulation de l’amplitude du pic de GH, comme le montrent les résultats obtenus avec un antagoniste du récepteur GHSR1a. Par contre lors du traitement à court terme par cet antagoniste aucune modification significative de la prise alimentaire n’est observée ce qui suggère que les différents effets de la ghreline pourraient mettre en jeu soit le GHSR1a dans des états d’activation différente soit des récepteurs différents.
– Les taux de ghreline dépendent plus de l’état nutritionnel que de la masse grasse et ils seraient régulés, entre autres, par des facteurs présents dans l’intestin. Une dérégulation de ce dernier système pourrait participer au développement de l’obésité. Par contre l’incidence de modifications des taux de GH sur ceux de ghreline n’a pu être mise en évidence dans nos conditions expérimentales.
– Chez l’anorexique, sur les deux polymorphismes de la prepro-ghreline étudiés, Leu72Met et Gln90Leu, seul le premier présente un déséquilibre de transmission et ce déséquilibre est plus marqué chez les patientes anorexiques boulimiques que chez les patientes anorexiques restrictives.
Mots clés : hormone de croissance, comportement alimentaire, ghreline, obestatine, obésité, anorexie nerveuse
Présentée le 25 Janvier 2007
Laboratoire où a été préparée la thèse:
Laboratoire de Neurobiologie de la croissance et de la sénescence. Unité INSERM U549. 2 ter rue d’Alésia. 75014 PARIS
Directeur de thèse : Marie-Thérèse Bluet Pajot
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Philippe Zizzari – thèse en Neuroendocrinologie 2007 (PDF)
Philippe Zizzari – Présentation thèse en Neuroendocrinologie 2007 (OCTET-STREAM)