Contribution à l’étude du contrôle de la stéroïdogenèse surrénalienne par la neurotensine chez la grenouille et l’homme
La neurotensine (NT) est un peptide de 13 acides aminés présent tant au niveau central que périphérique. La NT agit à la fois comme un neurotransmetteur, une neurohormone ou un facteur trophique. A ce jour, trois récepteurs de la NT ont été identifiés chez les mammifères et nommés NTR1, NTR2 et NTR3. Chez les vertébrés, la stéroïdogenèse surrénalienne est soumise à un contrôle multifactoriel qui met en jeu des facteurs humoraux (ACTH, angiotensine II, potassium), nerveux et paracrines. La présence d’une immunoréactivité de type NT a été rapportée dans les cellules chromaffines et des fibres nerveuses de la glande surrénale chez diverses espèces de vertébrés, suggérant que la NT pourrait être un facteur neuroendocrinien de régulation de la stéroïdogenèse surrénalienne. Les objectifs de notre travail étaient donc i) de rechercher la présence de la NT dans la surrénale chez la grenouille verte Rana esculenta et l’homme, ii) de déterminer les effets potentiels de la NT sur la stéroïdogenèse surrénalienne et iii) de caractériser le récepteur impliqué dans les effets corticotropes du peptide.
Nos résultats démontrent que la NT, localisée dans des fibres nerveuses parcourant la glande surrénale de la grenouille verte Rana esculenta, stimule la sécrétion de corticostérone et d’aldostérone par l’intermédiaire de deux récepteurs qui s’apparentent par leurs caractéristiques pharmacologiques aux NTR1 et NTR2 décrits chez les mammifères. Nous avons également démontré que la [DTyr11]NT stimule l’activité sécrétrice des cellules corticosurrénaliennes via l’activation d’un récepteur différent de ceux de la NT. Enfin, certains fragments issus de la NT, i.e. NT1-8, NT1-10 et NT1-11, augmentent la production de corticostérone et d’aldostérone par le biais d’un quatrième type de récepteur. Chez l’homme, la NT1-11 inhibe la sécrétion basale de cortisol par des cellules corticosurrénaliennes en culture primaire via l’activation d’un récepteur capable de lier également la NT. Ces données suggèrent pour la première fois l’existence de deux sous-types de récepteurs de la NT, différents des NTR1 et NTR2 de mammifères, exprimés au niveau surrénalien.
Mots clés : Neurotensine, stéroïdogenèse surrénalienne, récepteurs de la neurotensine
Présentée le 13 otobre 2004
Laboratoire où a été préparée la thèse:
Laboratoire de Neuroendocrinologie Cellulaire et Moléculaire, IFRMP 23, Unité INSERM 413, Faculté des Sciences, Université de Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan Cédex.
Nom du Directeur de thèse : Dr Catherine Delarue