Rôle du complément dans la réaction inflammatoire gliale. Contribution à l’étude du CR2/CD21 et du GPR176
Le complément est un élément majeur de l’immunité innée. Il participe à l’inflammation et à l’élimination des pathogènes. Au cours de son activation, les anaphylatoxines sont libérées. Au niveau du système nerveux central, celles-ci possèdent des propriétés inflammatoires puisqu’elles stimulent la libération de cytokines et de chimiokines, mais elles présentent également des fonctions non-immunes comme leur action dans la prise alimentaire ou le développement du cervelet. Dans le but d’approfondir le rôle des anaphylatoxines dans le système nerveux central, nous avons stimulé des cellules T98G issues d’un glioblastome, par l’anaphylatoxine C3a. Cette étude nous a conduits à la découverte de deux molécules induites par le C3a : TAPA-1 et le GPR176.
TAPA-1 est présent dans de nombreux types cellulaires où il est connu pour arrêter la migration cellulaire. Dans les lymphocytes B, TAPA-1 interagit avec le récepteur du complément de type 2 (CR2) en association avec le CD19 et Leu-13. Le CR2 est également présent dans les astrocytes mais nous ne connaissons pas sa fonction au sein de ces cellules. Dans le but de découvrir ce rôle, nous avons produit un anticorps monoclonal capable d’activer le CR2 astrocytaire et de le transloquer dans des radeaux lipidiques. Comme dans les lymphocytes, le déplacement du CR2 s’accompagne de celui de TAPA-1 et de celui d’une protéine de 85 kDa identifiée comme étant la caldesmone. TAPA-1 et la caldesmone étant connus pour être impliqué dans l’arrêt de la prolifération cellulaire, les données obtenues amènent à nous demander si le CR2 astrocytaire ne jouerait pas un rôle dans la formation de la cicatrice gliale par activation de l’arrêt de la migration des astrocytes.
Parallèlement, comme les récepteurs à sept domaines transmembranaires sont importants dans de nombreuses fonctions biologiques et dans de nombreuses pathologies, nous avons cherché à étudier le GPR176 dont nous ne connaissons ni le ligand ni la fonction. Par différentes approches, nous avons tenté de produire un anticorps dirigé contre ce récepteur. Ainsi, des lapins et des souris ont été immunisés avec différents domaines du récepteur couplés à la glutathion-S-transferase ou avec son ADNc. Aucune de ces techniques ne nous a permis d’obtenir un anticorps. Par différentes approches basées sur l’étude de l’expression de son ARNm, nous avons montré que le GPR176 est principalement exprimé dans le système nerveux central et notamment au niveau de la moelle épinière lombaire et du locus coeruleus. Nous avons également produit une lignée cellulaire exprimant de façon stable le GPR176 qui permettra, à l’aide de banques de molécules, de découvrir le ligand de ce récepteur. Aucun lien n’a pu être trouvé entre le GPR176 et l’inflammation.
Mots clés : Complément ; C3a ; CR2 ; astrocytes ; Récepteurs orphelins ; GPR176
Présentée le 15 janvier 2009
Laboratoire où a été préparée la thèse :
Inserm U413, EA 4310, Laboratoire de Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine, IFRMP 23, Université de Rouen, Place Émile Blondel, 76821 Mont-Saint-Aignan Cedex
Directeur de thèse : Dr Marc Fontaine